Dans une réalité plus instable et polarisée que jamais, comment inventer un monde "compossible" et les outils pour le penser ? Rendez-vous à la Gaîté Lyrque pour en discuter.
Comment pouvons-nous coexister ? Dans un monde marqué par les polarisations, la coexistence est devenue plus qu’une question urgente — elle exige de l’imagination pour reconnaître, suivre et accepter l’altérité. Les défis environnementaux, la décolonisation, le démantèlement de l’impérialisme et l’émancipation des genres nous poussent à repenser nos modes de pensée habituels et inventer de nouvelles formes de vie qui favorisent des espaces partagés pour des possibilités jusque-là insoupçonnées.
`Inspirée par le concept de la Swamp School, qui aborde l’urgence de la cohabitation humaine avec d’autres formes de vie, et conçoit cette coexistence comme un milieu de relations sympoïétiques, cette table ronde vise à approfondir la notion d’un monde “compossible”. Elle cherche à intégrer des formes linguistiques capables d’accueillir des idées non-binaires et à explorer de nouveaux outils qui, notamment après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, permettent aux peuples subordonnés de reprendre le contrôle de leur patrimoine culturel.
Il semble que ce voyage commence par un processus d’apprentissage continu. Dans ce contexte, l’éducation dépasse les frontières institutionnelles, allant au-delà des murs des écoles et des universités. Pour coexister véritablement, nous devons adopter de nouvelles formes d’apprentissage qui nous ouvrent à des façons alternatives d’être ensemble. En présence de :
Agnė Jokšė, artiste
Agnė Jokšė est artiste et écrivaine, actuellement basée à Vilnius. Utilisant des outils caractéristiques de l’auto-ethnographie, elle raconte des histoires où ses expériences personnelles et des événements passés liés aux réflexions sur l’amour, l’intimité, les relations et l’amitié se mêlent à des réflexions imaginatives. Travaillant souvent avec des supports comme la vidéo et le texte performatif, elle explore des questions autour des histoires parallèles, de la compassion, des relations enchevêtrées, de la queerness et du langage.
Natalya Guzenko Boudier, directrice du bureau de représentation de l’Institut ukrainien en France
Natalya Guzenko Boudier est la directrice de l’Institut ukrainien en France. Forte d’une carrière dans les médias, la culture et les relations publiques en Ukraine, aux Émirats arabes unis et en France, elle se consacre depuis 2017 à la promotion de la culture ukrainienne en France. En tant que directrice de l’Institut ukrainien, Natalya met l’accent sur le renforcement des liens culturels entre l’Ukraine et la France, valorisant le riche patrimoine culturel ukrainien et favorisant des échanges et collaborations durables entre les deux nations.
Ella Prokkola, architecte paysagiste
Ella Prokkola est architecte paysagiste, diplômée de l’Université Aalto (Finlande) en 2023. Son travail englobe le design architectural, la recherche et l’enseignement, avec un intérêt particulier pour l’influence de la pensée multi-espèces sur la culture de la construction. Elle a participé à des groupes de travail collaborant sur des projets avec des organisations comme le Musée d’architecture finlandaise, la Résidence Saari, Vares Space et le réseau EASA. Ses projets actuels explorent la cartographie et les graphiques architecturaux comme outils de narration.
Kristupas Sabolius, philosophe et éducateur
Kristupas Sabolius est professeur de philosophie à l’Université de Vilnius. Parmi ses récentes publications figurent Immaginazione. Al di là dell’Antropocene (2024) et On the Real (2021, éd.). Sabolius est cofondateur de la plateforme éducative School of Creativity et a participé à Swamp School lors de la 16e Biennale d’architecture de Venise (2018). Il est également auteur de fiction et co-scénariste des films The Gambler (2014) et Invisible (2019).
Emilie Villez, commissaire d’exposition
Emilie Villez est une commissaire d’exposition basée à Paris. Elle s’intéresse aux méthodologies artistiques et curatoriales, à la construction d’institutions et à leurs écosystèmes. Travaillant avec des praticiens de différentes générations et régions, elle a développé une pratique décentralisée reflétant les défis du monde contemporain. Ses projets portent notamment sur la capacité du format d’exposition à refléter un travail de recherche. Elle est co-commissaire avec Neringa Bumblienė de l’exposition collective Les frontières sont des animaux nocturnes / Sienos yra naktiniai gyvūnai (Borders are Nocturnal Animals), présentée à KADIST et au Palais de Tokyo à Paris jusqu’au 5 janvier 2025, avec un prochain volet prévu au Centre d’art contemporain de Vilnius.