Les transitions urbaines ne pourront être abordées qu’en imaginant les villes à partir de leurs sols et de leurs territoires. Mais comment partager des savoirs enracinés au-delà des frontières ? A l’occasion de la première projection du film documentaire Experiments on Urban Grounds, nous invitons des urbanistes de France et de Lituanie à partager leurs expériences de travailler avec le terrestre. Entre les métropoles et leurs arrière-pays, nous demanderons comment mieux travailler avec les ressources naturelles des rivières urbaines, créer des espaces publics de manière biorégionale, ou réparer les liens entre ville et terres agricoles.

Le documentaire (Laurynas Skeisgiela, 20 mins, VOSTFR) suit les recherches de trois jeunes architectes et urbanistes lituanien·nes développé dans le cadre d’une résidence entre la France et la Lituanie. Leurs questions, soulevées par la capitale lituanienne Vilnius, les amènent à explorer les marges du Grand Paris – de la Bièvre au Triangle de Gonesse, en passant par les communs architecturaux de la citél. De retour à Vilnius, iels ont développé des projets de design spéculatif qui proposent d’imaginer des alternatives pour l’urbanisme terrestre. En réponse à ces propositions, Sigita Simona PapIauskaite (paysagiste), Johanna Musch (Umarell Collective / LINA Fellow 2023) et Théo Mouzard (Collectif Etc) parleront de leur expérience avec le terrestre, lors d’une discussion animée par Océane Ragoucy (architecte-curatrice / LINA Fellow 2023). La conversation sera suivie d’échanges informels et d’une présentation de posters au bar, avec Marta Dorotėja Lekavičiūtė, Simona Gaigalaitė et Edgar Vladimirenko, urbanistes et participant·es de la résidence.

Sigita Simona (née en 1989, Lituanie) est paysagiste, chercheuse et scénographe, basée à Vilnius et à Bruxelles. Sa pratique se concentre sur l’application des méthodes d’analyse alternatives pour répondre aux questions à une échelle locale affectant en même temps des enjeux sociaux, urbains et écologiques plus larges. À travers la recherche, des expérimentations et des projets permanents, elle vise à élargir les façons de collaborer, à créer de nouvelles connaissances et à bâtir des lieux qui respectent leur environnement.

Simona Gaigalaitė est architecte et fondatrice du studio d’architecture “Inout”. Pour son projet, Gaigalaitė vise à développer une approche architecturale innovante qui met en dialogue l’architecture de bois lituanien traditionnel et la culture dynamique du pavillon de Paris.

Edgar Vladimirenko est architecte et étudiant à l’Université IUAV de Venise. Dans le cadre de sa participation au programme, Vladimirenko se concentrera sur la campagne lituanienne, qui a subi une transformation radicale au cours des 50 dernières années.

Marta Dorotėja Lekavičiūtė est étudiante en architecture à l’Académie des Arts de Vilnius. Dans ses recherches, Lekavičiūtė vise à étudier l’herbe de rivière et éventuellement d’autres vegetations à Vilnius et à Paris comme matériaux architecturaux viables, impliquant les communautés locales et des biologistes pour évaluer la durabilité des matériaux.

Théo Mouzard (Collectif Etc) : Architecte et chercheur indépendant, co-dirigeant du Collectif Etc. Depuis 2010, le Collectif Etc souhaite soutenir des initiatives de changements social et environnemental par l’acte de faire. A travers des expérimentations diverses mobilisant nos compétences en construction bois et métal, conseils, édition, réalisation de films, couture, sérigraphie et autres, en France et en Europe, nous testons l’hypothèse d’une architecture frugale et généreuse. Autant de pistes de sortie à une manière de produire de l’espace énergivore et pyramidale.

Johanna Musch (Umarell Collective) : Umarell est un groupe transdisciplinaire d’architectes, urbanistes et couteaux suisses œuvrant à l’intersection de l’urbanisme, le design social et le développement local. Basé à Pantin (93), le collectif a pour terrain de prédilection les milieux en transformation et les territoires fragilisés. Les membres d’Umarell s’intéressent plus particulièrement aux méthodes de recherches expérimentales, aux outils d’analyse inhabituels qui peuvent faire émerger un savoir vernaculaire et une prise de considération chez les usagers de leur propre pouvoir d’invention et d’intervention.

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