Dans le cadre de la Saison de la Lituanie en France, le festival des Photaumnales a choisi de réaliser une partie de sa programmation sur la photographie lituanienne patrimoniale et contemporaine dans plusieurs villes de la région. Le peintre Algis Griškevičius photographie l’imaginaire. La simplicité de cette phrase masque une contradiction logique : il est impossible de photographier l’imaginaire car la photographie exige de la matière, tels que des objets, des personnes, des arbres, de l’herbe et, finalement, de la lumière. Il faut que quelque chose soit présent et laisse une trace chimique ou numérique, pour créer une image visible par tous et non seulement par le photographe. L’imaginaire n’a pas de matière nécessaire pour refléter la lumière ; il n’a pas non plus de lumière parce qu’il vit dans l’obscurité du cerveau, le lien immuable de la photographie avec la réalité modifie fondamentalement notre vision des choses. Ce qui va de soi en peinture ne va pas de soi en photographie. Même une photographie mise en scène est une coupe transversale de la réalité. En soulevant une pierre, Griškevičius s’interroge sur le sens des actions humaines et de la vie, et dans sa recherche, il découpe la surface de la réalité et porte son regard sur ses entrailles géologiques par le biais de la photographie. (Extraits du texte par la critique d’art Agnė Narušytė / Traduction : Veronika Vasiljeva et Miglė Dulskytė)